La Belle et la Bête [PV Andrew Adams] - TERMINÉ

Son baiser, ses lèvres. Elle s’agrippait encore, toujours. Elle voulait que ça s’éternise, ils étaient bien, c’était si intente comme baiser. Elle voulait le crier, je manquerais d’oxygène pour toi, pour que ça ne s’arrête pas.
C’est le premier de tout, il y en aura d’autre... Tants d’autres espéra-t-elle. Leur étreinte se desserra pour se resserrer.

- Est-ce qu’on peut se battre ensemble, à présent? Affronter les épreuves à deux?


Leurs visages collés, nez a nez, souffle contre souffle. Elle trouva sa main, enlaça ses doigts comme si ça vie en dépendait. Elle voulait s’effondrer dans ses bras, abattre les barrière, juste être avec lui, à lui. Tout lui dire, lui raconter, être un livre ouvert. Au diable le boulot, le règlement, au diable la vie, les gens! Elle en voulait une nouvelle. C’était avec Phillip que ça devait se passer. Avec lui qu’elle pourrait enfin avoir une vie.

- J’ai besoin de toi. C’est tout ce que je veux.

Il n’avait plus rien à dire. Le silence était encore plus clair que les paroles, maintenant. Rien ne pouvait les séparer, à présent. Du moins, à cet instant précis. Rien au monde ne pouvait le défaire de l’étreinte d’Andrew, de sa chaleur, de sa main dans la sienne. Il ne voulait plus la perdre. Plus maintenant. Maintenant qu’il l’avait retrouvée, rien ne les séparerais.

C’était bon. C’était simplement bon de la tenir dans ses bras, en silence, dans la tranquillité de la nuit, adossé sur un des rares arbres de Montréal. Tout était si parfait. Oui, elle était revenue. Et c’était comme si la lune à peine à son premier quartier lui souriait, la tête de côté, comme si elle lui disait : « Voilà, je te l’avais bien dit! » Et toutes ces étoiles qui peinaient à briller jusqu’à eux. Non, ils n’auraient pas besoin d’aller toucher les étoiles ensemble, la Terre suffisait encore, ils avaient encore assez d’espace pour s’aimer. Il avait assez de leur propre univers pour s’aimer. Il était invulnérable, invincible.

Sa respiration redevenait plus régulière, les battements de son cœur plus paresseux. La nuit tranquille, le ciel étoilé et sa main était toujours dans celle de Phillip, elle était toujours dans ses bras, sous cet arbre, la tête contre son épaule. Elle sentait sa respiration dans ses cheveux, son souffle chaud. La nuit était fraîche, enfin, pour des montréalais. Andrew ferma les yeux, c’était bon d’être là. Il ne disait rien, il ne disait plus rien. Que dire de plus? Rien. Justement.

Au diable les Perséides, au diables le reste, elles ne lui avaient pas porté bonheur jusqu’à maintenant. Elle avait froid, elle voulait rentrer, mais pas seule. Après un soupire, elle ouvrit lentement les yeux, ils n’avaient pas bougé.


- On rentre?, demanda-t-elle,

- On rentre?

Phillip observa le ciel quelque peu, sans rien chercher. Il était d’un bleu foncé, presque noir, mais la lumière de la ville lui donnait une teinte plus pâle en se rapprochant de l’horizon. Comme si le soleil se levait déjà. Ou peut-être au fond. Comme si avec lui, un nouveau jour se levait. Il était magnifique, le ciel. Clair, bien que nuageux. Et soudain, comme pour laisser la place à quelque chose de mieux, les nuages se dispersèrent quelque peu, et une étoile filante passa, rapidement. La chance. Peut-être qu’au fond tout ça était lié à la chance. Qu’ils se soient croisés. Que tout soit redevenu comme avant. Ou peut-être le destin. Peut-être qu’on fait ils se cherchaient, et qu’ils ont trouvé ce qu’ils étaient parti chercher. Mais peu importe. Il ne se contenta que de répondre :

- On rentre.


[Terminé.]